Chorégraphie
L’interprétation lors d’une performance quelle qu’elle soit, cela signifie l’intention et l’expression que l’on donne à celle-ci. Pour qu’elle soit intéressante et complète, elle comporte à la fois un aspect général et des moments particuliers. Elle ne peut exister sans un bon travail sur la respiration, ni sans une écoute attentive, à la fois de la musique, des autres et de soi-même.
C’est pourquoi la technique, à ce moment, ne doit plus poser problème, car on ne peut pas se concentrer sur trop de choses à la fois ! Les élèves n’étant généralement pas des professionnels, c’est à l’enseignant de leur faire prendre conscience, par exemple, du style musical abordé, de ce que la musique raconte, et de ce que leur corps peut exprimer à ce sujet, et de quelle manière ils peuvent le faire, en fonction de leur personnalité.
Style et fluidité
Le choix de la musique est important, car il va donner sa « couleur » à la chorégraphie, et parfois même vous donner envie, à vous comme à vos élèves, de raconter véritablement une histoire. La musique est extrêmement évocatrice, et elle est le premier partenaire d’un danseur.
Par conséquent, vous devez être bien conscient que, si vous choisissez quelque chose de banal, ou de très stéréotypé, il y a de fortes chances pour que ce que vos élèves expriment en dansant le soit aussi.
Ici intervient forcément une réflexion sur l’image et l’orientation que vous souhaitez donner à votre cours, et même sur vos raisons profondes de vouloir enseigner la pole dance.
Je vous conseille pour ma part de ne pas hésiter à varier les styles musicaux sur lesquels vous travaillez, et à sortir des sentiers battus. Vous offrirez ainsi à vos élèves trois choses précieuses : vous les aiderez à développer un style personnel, en explorant une plus large palette de leur propre expressivité. Vous leur permettrez d’être beaucoup plus à l’aise par la suite dans le domaine de l’improvisation.
Et enfin, vous contribuerez à approfondir leurs connaissances musicales et leur musicalité, en leur faisant découvrir des univers différents, et en les poussant par la même occasion à vraiment écouter la musique.
Vous pouvez aussi, pour travailler la fluidité ou l’interprétation, même avec un groupe débutant, sans être bloqué par les lacunes techniques de vos élèves, leur proposer de temps en temps des chorégraphies uniquement composées de mouvements de transition. Cela permet de s’habituer à véritablement danser avec la barre, et pas seulement à s’en servir comme appui pour des figures aériennes et acrobatiques.
Un autre travail intéressant est de proposer parfois des chorégraphies ne comprenant que des figures assez basiques, ou que le groupe maîtrise déjà bien, pour que les élèves, libérés de la difficulté technique, puissent se concentrer sur la fluidité, l’ampleur, l’interprétation, le fait d’être synchrones avec les autres.
Vous pouvez en profiter pour leur faire travailler la respiration de façon plus approfondie, ou même leur faire étudier la chorégraphie dans l’autre sens que leur sens habituel.
Dans tous les cas, tout ce type de travail renforcera leur connaissance de l’enchaînement, leur maîtrise, et leur confiance. Ce travail rassure donc les élèves, et vous permet de vérifier à quel stade ils en sont. Ce sont des moments essentiels lorsque vous envisagez de faire passer un ou plusieurs de vos élèves au niveau suivant, notamment.
Vous pouvez également, de temps en temps, proposer aux élèves de les filmer (toujours avec leur accord, clairement exprimé) afin de leur permettre de se voir vraiment de l’extérieur, car il est difficile d’avoir un regard sur soi-même lorsqu’on danse, et ce regard est, de toute façon, rarement indulgent.